Il est essentiel d’adapter l’entraînement aux caractéristiques du jeune joueur afin de prévenir efficacement les risques. L’enfant n’a pas les mêmes caractéristiques physiologiques que l’adulte, sa récupération est beaucoup plus rapide, mais il ne peut pas faire d’efforts prolongés. Amener un enfant à la compétition de tennis est le fruit d’un entraînement régulier dont le nombre total d’heures par semaine est réglementé par les structures officielles quand l’enfant est sélectionné. Mais entre la législation des experts et le nombre d’heures réellement effectué, il existe parfois des différences importantes qui vont mettre l’enfant en danger. Certains parents, mal informés, veulent trop bien faire ou leurs motivations dépassent ce que l’enfant peut supporter sur le plan psychologique. Il est important de faire le bilan de toutes les activités sportives (y compris l’EPS), qui ne doivent pas excéder dix heures par semaine et de revoir l’enfant avec la famille, tous les trois mois. A chaque consultation, le médecin vérifie les conditions d’entraînement et recherche un excès, une ostéochondrose, un état de fatigue, des signes de stress. Une blessure témoigne : d’une erreur qui devra faire enquêter sur l’ensemble des activités sportives de l’enfant.
8-10 ans : peu de risques
Les problèmes et les risques physiologiques sont totalement différents entre l’enfant prépubaire, l’enfant en cours de puberté et l’enfant postpubaire. Chez les plus jeunes, de 8 à 10 ans, la quantité totale d’entraînement est peu importante, ce qui limite les risques. La pathologie ostéo-articulaire le plus fréquemment rencontrée est l’ostéochondrose des noyaux d’ossification secondaires du calcanéum (maladie de Sever) qui traduit un excès d’entraînement sur sol dur. L’enfant présente une douleur au talon après les entraînements et des signes radiologiques. Son traitement fait appel aux talonnettes en silicone qui permettent de reprendre rapidement l’activité après disparition des douleurs.
Après 12 ans : Osgood-Schlatter
Après 12 ans survient le problème de la maladie d’Osgood Schlatter qui est l’ostéochondrose de la tubérosité tibiale antérieure. Son incidence a énormément diminué depuis qu’une préparation physique efficace à base d’échauffements et d’étirements a été mise en place. Le dépistage précoce de cette affection par la recherche d’une douleur à la palpation de la tubérosité tibiale conduit immédiatement à limiter le travail excessif en demi-flexion et l’hyper sollicitation de l’appareil extenseur.
Il est important de signaler le début pubertaire à l’entraîneur et de l’informer du risque d’ostéochondrose et de fatigue afin qu’il aménage la pratique. Les fractures de fatigue chez l’adolescent sont peu nombreuses mais elles témoignent toujours d’une erreur importante. Elles peuvent être simplement dues à un entraînement trop intensif mais surtout à une reprise brutale d’activité après une immobilisation plâtrée ou une maladie. Dans ce cas, leur prévention passe par une reprise progressive, mais il faut le rappeler à l’entourage de l’enfant qui perd parfois toutes notions de bon sens.
Stress en compétition
La tolérance psychologique de l’enfant à l’entraînement et à la compétition est un sujet important, peu pris en considération jusqu’à présent. Si les problèmes mécaniques sont en partie réglés par une prévention efficace, les difficultés psychologiques sont, elles, peu évaluées. Certains gestes observés sur le terrain (jet de raquette, crise de larmes) semblent indiquer que l’enfant a du mal à supporter la » pression » du match. Comme chez l’adulte, différents types de manifestation d’anxiété peuvent être observés. Les troubles du comportement mineurs, qui sont sanctionnés par l’arbitre dans le respect de l’esprit sportif, doivent alerter. IL faut repérer les modifications du comportement de l’enfant entre le début et la fin de saison ou à l’approche de compétitions qu’il estime » hyper importantes « .
Quand de tels signes sont constatés, le médecin de la ligue est à même de demander l’aménagement du programme et des sélections afin que l’enfant puisse récupérer. D’après les experts, le stress psychologique est plus lié à l’influence parentale qu’à celle de l’entraîneur. Sachant que l’entraînement sportif risque de provoquer des douleurs musculaires, des blessures, voire une ostéochondrose, peut-on tolérer la douleur de l’enfant ? Certaines personnes trouvent normal de couvrir la douleur d’un Osgood-Schlatter par des antalgiques car il évolue sans complication. Ce n’est pas éthiquement tolérable d’autant qu’il n’y a qu’un pas à faire pour aboutir au dopage qui existe déjà à cet âge comme l’évoquent les enquêtes sur le dopage chez l’enfant en France.
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