Tout va si vite
Les informations se bousculent à grande vitesse, les jours, les mois passent et la tension devient bien plus que palpable sur les territoires de l’Europe de l’Est, avec ce conflit qui enfle, dans ce match terrible, guerrier, meurtrier, Ukraine Russie.
La guerre dans toute son horreur s’est invitée plus vite qu’on ne pense et désormais la crainte est que ce conflit ne s’étende, ne devienne un conflit mondial.
On le sait, une bavure peut intervenir à tout instant (un avion de l’Otan abattu par des avions russes l’accusant d’avoir enfreint tel ou tel couloir aérien, ce ne serait pas le première fois). Et là tout peut s’embraser.
La peur, légitime, nous gagne tous et à ma consultation de plus en plus nombreux sont les parents qui me sollicitent sur ce sujet:
- Docteur, comment parler de la guerre à nos enfants?
- doit-on les protéger?
- comment puis-je me procurer de l’iode à donner à mes enfants pour les protéger contre les radiations nucléaires suite au bombardement d’une centrale nucléaire Ukrainienne par les Russes?
- ne va-t-on pas vivre ce qui s’est passé à Tchernobyl avec un nuage radio toxique que les autorités vont minimiser?
- doit-on couper la télévision?
- doit-on garder les enfants plus souvent à la maison de peur qu’ils n’apprennent des mauvaises informations ailleurs?
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Ce qu’il faut faire avec des enfants
- Tout d’abord il est essentiel de ne pas être dans lé déni: il faut adapter son discours selon l’âge de chaque enfant, utiliser des mots appropriés
- veillez cependant aux images diffusées car par leurs violences, elle auront un impact fort sur votre enfant pour qui la guerre est quelque chose de virtuel.
- un enfant est capable de comprendre beaucoup de choses, à condition de lui faire confiance, de se mettre en face de lui, de prendre son temps et de lui apporter des éléments de réponse lorsqu’on le sent perturbé (sommeil, agressivité au retour de l’école, pleurs inexpliqués, crises de colères, troubles du comportement alimentaire,etc.)
- lui rappeler que la violence n’est pas une solution: prendre des exemples qu’il aurait pu vivre à l’école: se faire bousculer, se faire voler un objet, un jeu. Le fait rebondir sur des colères qui auraient pu l’habiter lors de bousculades, de scènes de violence
- lui expliquer que toute violence ne mène qu’à la violence
- a partir de là, se servir d’une carte s’il est assez grand (dès 8 ou 9 ans) pour lui montrer où se trouve l’Ukraine et lui montrer qu’un autre pays (la Russie) peut, comme dans une cour d’école, convoiter ce que l’autre possède. Et lui demander de développer les sentiments que celà génère chez lui: peur, honte, fureur, méfiance, envie de fuir, de frapper, de faire de même.
- De trois à six ans, il faut commencer à répondre aux questions. En nommant les choses, sans banaliser banaliser ni minimiser en disant par exemple que « c’est très loin ». Ecoutons d’abord comment ils peuvent en parler après avoir vu des images à la télévision ou entendu des propos d’adultes. La réalité peut être difficile à saisir pour eux.
- Après six ans, il faut s’attacher à savoir ce qu’il a entendu, leur donner les bons éléments et lui expliquer des éléments de géopolitique : comment se passe ce conflit, qui sont les alliés, comment on se défend, qui est qui.
- Toujours bien aussi de s’instruire, pourquoi pas avec lui, en cherchant de la documentation sur l’histoire de l’Ukraine, une bonne manière de savoir de quoi on parle.
- les ados eux savent pas mal de choses de la guerre, des choses qu’on ne sait pas nous-mêmes qu’ils voient sur les réseaux sociaux. Ou sur les jeux qu’ils pratiquent. Mais ici la réalité est toute autre, il y a de vrais morts, laissez le s’exprimer là-dessus. Aidez-vous si besoin des images diffusées en direct sur les chaînes de TV pour recueillir ses réactions, ses commentaires. Ne lui dites-pas « ca c’est la vraie guerre, ce n’est pas comme dans tes jeux », mais laissez-lui en prendre conscience par lui-même. Donnez-lui des éléments de géopolitique et fournissez-lui les clés pour comprendre, à cet âge des valeurs importantes se construisent.
- Certains médias pourront être consultés pour vous aider:
- – 1jour1question sur france.tv
– 1jour1actu.com
– Le Journal des Enfants jde.fr
– Mon quotidien
– France Info Junior - La Maison des Maternelles épisode du 4 mars 2021, je réponds à cette préoccupation
- Enfin n’hésitez pas à en parler, avec votre enfant, à votre pédiatre.
- si besoin, consultez une psychologue.
- favorisez le sport, en le partageant avec votre enfant
- pratiquez du yoga peut-être une aide précieuse, de la sophrologie
