L’activité sportive chez un jeune en surpoids : une prescription ? « Bouger plus ! » est-ce si facile ?

Sédentarité, gestion des émotions, maturité cognitive

La sédentarité a des effets néfastes dès le plus jeune âge.

Une étude américaine récemment publiée dans The Journal of Pediatrics a montré que les enfants de 2 ans qui pratiquent une activité physique quotidienne et passent moins de soixante minutes à regarder des écrans chaque jour sont plus performants en matière de fonctions exécutives (notamment gestion des émotions, mémoire « de travail » et contrôle des impulsions) que ceux qui ne respectent pas les recommandations.

Temps d’activité préconisé

Les préconisations de l’Académie américaine de pédiatrie de 2018 et de l’OMS mentionnent que les bébés « doivent être physiquement actifs plusieurs fois par jour, principalement par le biais de jeux interactifs au sol ».

Pour les enfants de 1 à 5 ans, ce temps d’activité physique doit s’élever à au moins trois heures par jour, avec au minimum soixante minutes d’activité modérée ou intense pour les plus de 3 ans.

Programme National Nutrition Santé PNNS

En France, le Programme national nutrition santé (PNNS) préconise de laisser le bébé sur le ventre trente minutes quotidiennement pendant la première année (sous surveillance les 6 premiers mois pour éviter la mort inattendue du nourrisson), puis de prévoir deux à trois heures d’activité par jour dès la deuxième année, en limitant au maximum la position assise. Souvent, le problème du bébé est qu’il est dans le transat. Or, il ne doit pas rester plus d’une heure assis en dehors des phases de sommeil.

Lorsque les professionnels de santé proposent à un jeune en situation d’obésité de commencer ou de reprendre une activité physique, ils sont souvent confrontés à de nombreux obstacles. Certains enfants s’isolent progressivement, jusqu’à refuser toutes activités sportives. Les jeux vidéo, l’ordinateur ou encore la télévision occupent, de ce fait, une place de plus en plus importante chez ces jeunes.

Comment expliquer le manque d’implication dans les pratiques physiques chez les jeunes en surpoids ? Alors qu’elle est souvent assimilée à de la paresse et à son cortège de représentations dévalorisantes, cette attitude ne masque-t-elle pas une situation beaucoup plus complexe ? Nos expériences en tant qu’enseignant en APA (Activité physique adaptée) et psychologue clinicienne, au sein du RéPPOPFC (Réseau de prévention et de prise en charge de l’obésité pédiatrique en Franche-Comté) nous a permis de porter un regard croisé sur cette problématique que nous vous invitons à partager. Nous nous sommes interrogés sur l’état d’esprit dans lequel se trouve l’enfant face aux activités sportives afin de mieux comprendre les raisons pour lesquels un jeune s’isole, et d’élaborer par la suite des pistes de travail qui permettront de l’aider.

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