L’apport de l’eau de mer par voie nasale chez l’enfant pour lutter contre les rhino-pharyngites

Dans les rhino-pharyngites de l’enfant, toute prescription d’antibiotiques est à proscrire en première intention, alors qu’un lavage nasal associé à un traitement antipyrétique est recommandé (10e Conférence de consensus en thérapeutique anti-infectieuse). Afin d’éviter d’entrer dans le cycle infernal des infections ORL, il est recommandé de pratiquer un lavage nasal lors de la toilette quotidienne des enfants.

De plus en plus nombreux, les agresseurs respiratoires jouent tous un rôle, à des degrés divers, sur les infections : pollution atmosphérique, sécheresse de l’air des logements, accumulation de poussières, exposition au tabagisme passif, alimentation (facteur d’augmentation de l’atopie), mais surtout mise précoce en collectivités et résistance aux antibiotiques. On dénombre quatre fois plus d’infections ORL chez les enfants gardés en crèche que chez ceux gardés à domicile.

Toutes les rhino-pharyngites

De plus, accompagnée d’une augmentation des prescriptions d’antibiotiques, cette multiplication entraîne une plus grande résistance des bactéries les plus courantes aux antibiotiques les plus utilisés. Par ces deux facteurs, la contagion est facilitée. C’est pourquoi le lavage nasal associé au traitement antipyrétique est recommandé par la 10e Conférence de consensus en thérapeutique anti-infectieuse dans toutes les rhino-pharyngites et dans la grande majorité des angines d’origine virale (deux tiers environ). La prescription d’antibiotiques est proscrite dans tous ces cas.

La logique de ce consensus tient à ce que la muqueuse nasale est la première barrière de protection contre les agressions respiratoires; en désencombrant les fosses nasales, porte d’entrée des voies respiratoires, le lavage nasal va lutter contre la prolifération microbienne.

L’hygiène quotidienne

A ce rôle s’en ajoute un autre, la respiration de l’enfant est exclusivement nasale jusqu’à plus de 1 an, d’où une concentration des agresseurs respiratoires sur la muqueuse nasale. Ces derniers provoquent la sécrétion d’un mucus hyper visqueux qui encombre les voies aériennes supérieures, favorisant la prolifération des germes. Les toxines bactériennes associées au dessèchement de l’air ambiant altèrent les cellules de la muqueuse et leur renouvellement, fragilisant par là le rôle protecteur de la muqueuse nasale.

Pour éviter d’entrer dans le cercle infernal des infections ORL, il est recommandé d’inscrire le lavage nasal dans l’hygiène quotidienne des enfants. Effectué avec de l’eau de mer, l’efficacité du lavage nasal est amplifiée, comme le montrent les bienfaits des bains de mer sur les enfants fréquemment enrhumés. Mais, pour être bénéfique sans être agressive pour la muqueuse nasale, l’eau de mer doit être désodée.