Le sens de la fièvre (fièvre chez l’enfant)

Dans notre culture, la fièvre a une connotation négative, inquiétante : punition divine, citée comme telle dans la Bible, souvent associée à l’Enfer et au Diable, alias le Malin, responsable de la maladie, souvent l’antichambre de la mort au Moyen Age, de mauvais présage avant l’avènement des antibiotiques. De nos jours, au-delà de ce bagage culturel, un contresens majeur maintient une image péjorative de la fièvre. Considérée comme une entité indépendante, elle n’est pas le témoin mais la cause de la maladie, responsable de son évolution :  »  Il faut que la fièvre sorte, docteur ! « .

Le traitement de la fièvre résume celui de la maladie

L’origine devient d’un intérêt secondaire. Son expulsion du corps signe la guérison. Le discours médical lui-même est ambigu. Il parle classiquement, concernant l’enfant, de  » bonne ou mauvaise tolérance de la fièvre « , comme s’il s’agissait de l’acceptabilité d’un phénomène extérieur, comme on le dit d’un traitement ( » il tolère bien ses comprimés « ) ou d’une pathologie ( » son reflux est bien toléré).

La fièvre représente un motif extrêmement fréquent de consultation en pédiatrie

Trop souvent, règne autour de ce symptôme une angoisse excessive fever-phobia des anglo-saxons). En effet, la fièvre en elle-même n’est pas dangereuse (sauf si elle atteint ou dépasse 41 °C); ses complications sont rares et une conduite adaptée doit en diminuer encore l’incidence. Les convulsions hyperpyrétiques représentent la plus fréquente de ces complications, et leur devenir, en règle excellent, doit moduler la frayeur du moment. C’est dès les premières consultations que les praticiens s’occupant d’enfants doivent donner aux parents des explications et des conseils précis face à ce symptôme Cette éducation paraît indispensable : une enquête effectuée aux urgences d’un hôpital pédiatrique parisien montre que seulement 55 % des familles d’enfants fébriles possèdent un thermomètre et que, parmi elles, 40 % seulement ont pris la température de l’enfant avant de l’amener en consultation.

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Expliquer ce qu’est la fièvre

La fièvre est un symptôme, pas une maladie. Elle est un signe objectif, facilement mesurable, précieux pour apprécier l’évolution d’une affection. Le plus souvent c’est une réponse normale de l’organisme à une infection, réaction vraisemblablement utile car renforçant les défenses anti-infectieuses, notamment par une augmentation de l’activité des globules blancs.

Les infections à l’origine des fièvres de l’enfant sont le plus souvent virales et ont une évolution favorable en deux à trois jours en l’absence de tout traitement spécifique. Beaucoup plus rarement, elles correspondent à une infection bactérienne pour laquelle un traitement antibiotique peut se justifier. C’est le rôle du médecin de dépister ces infections d’origine probablement bactérienne et de prescrire dans cette hypothèse un antibiotique. Les infections virales et bactériennes sont plus fréquentes chez le jeune enfant du fait de l’immaturité de son système immunitaire. Elles contribuent aux acquisitions immunologiques de l’enfant en enrichissant sa banque d’anticorps.

Définir les situations devant conduire à la prise de la température

Les signes devant conduire à prendre la température chez l’enfant sont extrêmement nombreux. Les plus fréquents sont :

  • changement de comportement, enfant paraissant grognon et douloureux;
  • toux, écoulement nasal, gêne respiratoire; – éruption, marbrures cutanées ou pâleur;
  • vomissements, diarrhée ou douleurs abdominales;
  • enfant paraissant trop chaud ou trop froid.

Tout signe  » anormal et inexpliqué, doit faire prendre la température chez un enfant.

Favoriser une technique de mesure fiable

La mesure de la température doit satisfaire à deux critères :

  • fiabilité : seules les températures rectales et tympaniques reflètent au mieux la température centrale. La valeur des sites cutanés (front, creux axillaire) est limitée, car la température mesurée est trop sensible aux variations de la circulation superficielle;
  • acceptabilité : la voie rectale rencontre souvent une opposition farouche après deux ans.

Définir la fièvre

La fièvre commence là où s’arrêtent les variations physiologiques de la température d’un enfant bien portant. La distribution de la température dans une population normale décrit une courbe de Gauss entre 36,5 °C et 37,5 °C. De plus, la température s’accroît de 0,5 °C entre le matin et le soir. Pratiquement, on parle de fièvre au-delà de 38 °C. Il faut écarter les élévations modérées de la température d’origine hyper thermique, qui peuvent être secondaires à un exercice physique, à une température extérieure trop élevée, à un habillage excessif ou à un bain chaud, ou qui peuvent suivre, en particulier chez le nourrisson, une tétée, un biberon ou un apport de boissons ou de repas chauds.

Expliquer quelles sont les modifications dues à la fièvre

La pâleur, les frissons, marbrures et extrémités froides témoignent de l’ascension de la fièvre, alors que la peau rouge et chaude signe sa décroissance.

Expliquer pourquoi traiter la fièvre

L’objectif du traitement antipyrétique n’est pas de normaliser à tout prix la température mais de limiter les excès de la fièvre pour, d’une part, diminuer l’incidence des complications et, d’autre part, améliorer le confort de l’enfant en neutralisant des douleurs souvent associées à la fièvre, telles que les céphalées ou les courbatures.

Exposer comment traiter la fièvre

  • dévêtir l’enfant s’il le tolère.
  • maintenir une température normale de la chambre (19 à 21 °C).
  • donner des antipyrétiques à partir de 38,5 °C à intervalles réguliers. L’utilisation d’un seul type de médicament est le plus souvent suffisante. – Si, malgré cela, la fièvre reste élevée, le bain est intéressant pour écrêter un pic thermique et la ventilation prolongée du visage utile pour augmenter la tolérance cérébrale.
  • proposer à boire souvent, sans forcer.
  • prendre régulièrement (2 à 4 fois par jour) la température tant qu’une apyrexie durable n’est pas obtenue.

Préciser quand consulter

La limite à partir de laquelle une fièvre isolée, sans signes associés de gravité, justifie une consultation chez le nourrisson et l’enfant est de 38,5 °C. Bien entendu, d’autres symptômes associés à la fièvre peuvent justifier à eux seuls une consultation. Le tableau I donne, schématiquement, en fonction des signes cliniques, le degré d’urgence avec lequel les parents doivent conduire leur enfant en consultation.

Quand reconsulter ?

  • apparition d’un nouveau motif d’inquiétude.
  • persistance de la fièvre 3 jours après la première consultation.
  • réapparition de la fièvre après 24 heures d’apyrexie (en dehors des épidémies de grippe).

Que faire après l’âge de cinq ans ?

La fièvre est à respecter, quelle que soit son importance. Seul le confort de l’enfant guide la prise d’antipyrétiques.

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Eviter les bains tièdes qui peuvent favoriser les convulsions.

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