Les molluscum contagiosum (verrues)

verruesLes molluscum contagiosum (MC) sont liés à une infection par un virus à ADN, du groupe des poxvirus. Ils réalisent des lésions cutanées à type de papules de quelques millimètres de diamètre, lisses, ombiliquées. L’infection est très fréquente et concerne essentiellement l’enfant ; la transmission est inter-humaine stricte. L’infection est habituellement auto-involutive. Certains situations peuvent être préoccupantes : la présence de très nombreux MC peut être le reflet d’un déficit immunitaire sous-jacent.

C’est ce que rappellent S Dave et coll. Ils rapportent l’observation d’une enfant de 4 ans porteuse de très nombreux MC depuis 2 ans.

Les lésions étaient disséminées et particulièrement nombreuses sur les paupières, les lèvres et la face dorsale des mains. Les autres anomalies cliniques étaient : la présence d’une candidose buccale, la survenue itérative de diarrhées, la présence d’adénopathies périphériques de petite taille. Les examens paracliniques avaient mis en évidence une hyperleucocytose neutrophile avec 21.800 éléments/ mm3 et une discrète anémie. La sérologie VIH (sida) était négative. L’électrophorèse des protides totaux était normale. Le scanner avait montré un thymus de petite taille pour l’âge. L’évolution a été rapidement fatale dans un tableau infectieux. Dans les antécédents familiaux, on note le décès par cause infectieuse d’un autre enfant à l’âge de 4 ans.
Bien que l’observation ne soit pas très documentée sur les plans immunologique et infectieux, elle a le mérite de rappeler que la présence de très nombreux MC, et surtout sur les paupières, doit faire évoquer un trouble immunitaire sous-jacent (mais c’est très rare). Il faudra rechercher en priorité une infection VIH, mais aussi un déficit immunitaire primitif portant sur l’immunité cellulaire, seule efficace dans la lutte contre les poxvirus. Les auteurs rappellent également que les diagnostics à discuter devant des lésions inhabituelles sont une cryptococcose, une histoplasmose, et une infection à Penicillium marneffei.

En conclusion : si ces lésions sont nombreuses, voyez avec votre pédiatre qui pensera à rechercher un éventuel déficit sur le plan immunitaire. Mais dans la grande majorité des cas, celà reste bénin et d’évolution favorable (on peut les enlever à la curette ou éventuellement par cure de bains de mer en eau salée).

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