L’hépatite A: qu’est-ce que c’est? Quels risques pour mon enfant? Dois-je le vacciner si je voyage?

Article publié et écrit par Ameli.fr

 Qu’est-ce que l’hépatite A ?

L’hépatite A est une maladie infectieuse virale du foie qui provoque des lésions inflammatoires réversibles. Le virus en cause se transmet entre personnes ou au contact d’objets et aliments contaminés. Dès lors que l’infection a été contractée, la personne est immunisée.

L’hépatite A est une infection du foie provoquée par le virus de l’hépatite A (VHA).

L’infection provoque des lésions inflammatoires hépatiques et des altérations des cellules du foie, les hépatocytes. Ces lésions sont temporaires et disparaissent à la guérison de l’infection.

Cette maladie guérit seule, sans traitement. Cependant, de rares formes aiguës et graves sont observées. L’hépatite virale A n’évolue jamais vers une forme chronique.

Elle survient généralement chez le jeune adulte et l’enfant.

La maladie est immunisante : lorsqu’on a eu une fois l’hépatite A, on ne peut pas la contracter à nouveau.

Comment l’hépatite A se transmet-elle ?

Le mode de transmission de l’hépatite A est de type féco-oral.

La transmission se fait :

  • de façon directe, d’individu à individu, notamment dans les collectivités (crèche, école maternelle/primaire) et dans certains groupes à risque (voyageurs en zone d’endémie, utilisateurs de drogues…) ; une personne malade est contagieuse 15 jours avant l’apparition de l’ictère (coloration jaune de la peau due à la présence de pigments biliaires) et en général quelques jours après.
  • de façon indirecte, par l’intermédiaire :
    • de l’eau contaminée par les virus présents dans les selles des personnes malades (puits, piscines insuffisamment traitées),
    • de coquillages consommés crus/peu cuits (moules, palourdes, huîtres) et récoltés en eau insalubre,
    • d’aliments contaminés, consommés crus (salade, tomates, fraises/framboises surgelées…),
    • d’objets souillés portés à la bouche par de jeunes enfants.

Chiffres clés:

En France, il y a en moyenne 1300 nouveaux cas d’hépatite A chaque année.

Ils sont plus nombreux en septembre-octobre, liés aux retours de vacances passées dans un pays où l’hygiène est précaire, donc à haut risque de contamination.

Comment la reconnaître ?

Les signes de l’hépatite A se manifestent davantage chez les enfants de plus six ans et les adultes. Une consultation médicale et une analyse de sang permettent de confirmer l’infection.

Les symptômes de l’hépatite A

Chez l’enfant de moins de six ans, la maladie passe inaperçue dans 70 % des cas. Néanmoins, les symptômes de l’hépatite A sont davantage visibles pour les enfants plus âgés et chez les adultes.

L’incubation est de 15 à 30 jours en moyenne et peut aller jusqu’à 50 jours. Le virus est présent dans les selles avant l’apparition des signes cliniques.

La maladie est séparée en deux périodes :

  • une phase pré-ictérique, précédant l’apparition de l’ictère (coloration jaune de la peau due à la présence de pigments biliaires). Elle dure de une à trois semaines. Elle est marquée par :
    • une perte d’appétit, 
    • des nausées,
    • des douleurs intermittentes au niveau de l’abdomen,
    • une fatigue importante,
    • un syndrome grippal (avec fièvre, céphalées et douleurs musculaires),
    • des douleurs des articulations,
    • et de l’urticaire.
  • une phase ictérique. L’ictère ou jaunisse s’accompagne d’une décoloration des selles, d’urines foncées et très rarement, de démangeaisons (prurit).

Les signes de la phase pré-ictérique s’atténuent puis disparaissent dans les jours qui suivent l’installation de l’ictère.
Parfois, il n’y a pas de jaunisse : seuls les signes de la phase pré-ictérique existent.

Le diagnostic de l’hépatite A

En présence de symptômes évoquant le diagnostic, le médecin traitant examine son patient à la recherche d’un ictère et d’une augmentation de volume du foie lors de la palpation de l’abdomen

Il prescrit des examens biologiques. En effet, le diagnostic de l’hépatite A est fait grâce à une analyse de sang qui comporte deux types de dosages :

  • un dosage d’anticorps contre le virus de l’hépatite A (VHA). Ces anticorps apparaissent très tôt dans la maladie et sont détectables dès les premiers signes cliniques ;
  • un dosage permettant de mesurer l’atteinte du foie (transaminases…)

L’évolution de l’hépatite A:

L’hépatite A guérit en quelques semaines sans traitement. On observe cependant des formes prolongées sur plusieurs semaines ; mais il n’y a pas d’infection chronique (contrairement à l’hépatite B ou l’hépatite C. L’hépatite A guérit et induit une immunité à vie (une deuxième infection est impossible).

Il existe des cas exceptionnels d’hépatite A d’emblée très graves avec défaillance du foie.

Quelles mesures prendre en cas d’hépatite A ?

Le pédiatre ne prescrit aucun traitement en cas d’hépatite A. Il donne des conseils indispensables pour éviter d’aggraver les lésions hépatiques avant la guérison de l’hépatite A : il est important que le patient ne prenne aucun médicament de sa propre initiative ; en effet, beaucoup d’entre eux ont un retentissement sur le foie.

Il est également strictement interdit de boire de l’alcool jusqu’à guérison de l’hépatite A.

Du repos et une alimentation équilibrée sont utiles. Des mesures d’hygiène sont à respecter jusqu’à guérison.

La vaccination des proches peut être envisagée. Elle est également, pour les personnes à risque ou exposées, la seule prise en charge possible, à titre préventif.

Le nourrisson et l’enfant sont gardés à domicile et ne doivent retourner en collectivité que 10 jours après l’apparition de l’ictère.

Une éviction du travail pour tout personnel atteint d’hépatite A manipulant des denrées alimentaires est obligatoire pendant les 10 jours suivant le début de l’ictère ou des signes cliniques.

Comment prévenir la survenue de l’hépatite A ?

La vaccination et les mesures de prévention de l’hépatite A permettent d’éviter la transmission et/ou la survenue de la maladie.

Les gestes indispensables pour éviter la transmission de l’hépatite A par une personne malade.

Voici quelques gestes utiles :

  • lavez-vous souvent les mains (avant de préparer les repas, de manger, après être allé aux toilettes ou à la salle de bains…) ;
  • nettoyez les toilettes avec un désinfectant ;
  • renforcez le nettoyage des surfaces fréquemment touchées (les poignées de porte, les toilettes, les lavabos…) ;
  • changez régulièrement les torchons qui servent à vous essuyer les mains ;
  • nettoyez les ustensiles de cuisine et votre plan de travail. Les personnes malades ne doivent pas participer à la préparation des repas ;
  • évitez de partager les verres et les couverts à table ;
  • gardez votre nourrisson ou enfant à domicile ; ils ne doivent retourner en collectivité que 10 jours après l’apparition de l’ictère ;
  • toute personne atteinte d’hépatite A et manipulant des denrées alimentaires dans le cadre de son travail doit rester à son domicile pendant les 10 jours suivant le début de l’ictère ou des signes cliniques.

Le vaccin de l’hépatite A pour prévenir la survenue de la maladie:

Le vaccin de l’hépatite A est recommandé :

  • chez certains enfants et adolescents :
    • les enfants séjournant dans des structures collectives (crèches…) ;
    • les enfants atteints de mucoviscidose ou d’une maladie chronique du foie ;
    • les enfants, à partir de l’âge de un an, nés de familles dont l’un des membres au moins est originaire d’un pays où l’infection est fréquente et qui sont susceptibles d’y séjourner ;
    • les enfants de l’entourage familial d’une personne atteinte d’hépatite A.

  • dans l’entourage d’une personne atteinte d’une hépatite A : personnes vivant sous le même toit (famille, communauté) ;
  • chez le voyageur : la vaccination est recommandée pour les voyageurs devant séjourner dans un pays où l’hygiène est précaire, particulièrement pour les personnes souffrant d’une maladie chronique du foie et de mucoviscidose. Elle est recommandée dès l’âge de 1 an.

Le vaccin est produit à partir d’un virus inactivé. La vaccination comprend une injection suivie d’un rappel 6 à 12 mois plus tard (si la seconde dose n’a pas été administrée dans ce délai, elle peut l’être dans un délai plus long de  3 à 5 ans selon la spécialité utilisée). La protection dure  au moins 10 ans.

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