Pollution : Les particules fines mènent les bébés à l’USIN (Soins Intensifs)

C’est quoi une particule fine?

On désigne par le terme « particule » un ensemble de substances particulaires microscopiques, c’est-à-dire de l’ordre du micron (1 micron = un millième de millimètre). Ces substances sont solides ou liquides et restent en suspension dans l’air en général de quelques jours à quelques années. Elles sont transportées sur de longues distances par les courants atmosphériques. Ensuite elles retombent au sol via les pluies ou sous forme de poussières.

Le mot « particule » englobe un ensemble de composés variés. On peut les classifier de différentes façons selon leur origine, leur dimension, leur composition et leur mode de formation.

Sur base de leurs dimensions, on les classe comme :

  • poussières sédimentables : ce sont les plus grosses, elles retombent vite et, donc, ne sont pas vraiment des « particules en suspension ». Pourtant, selon leur nature, elles peuvent avoir des impacts importants sur l’environnement et la santé humaine dans les alentours de leur lieu d’émission.
  • poussières en suspension : c’est l’ensemble des particules en suspension de diamètre moyen inférieur à 75 microns (soit à peu près le diamètre d’un cheveu).
  • PM 10 (PM = Particulate Matter) : particules inférieures à 10 microns
  • PM 2,5 : inférieures à 2,5 microns, dites « particules fines ». Très légères, elles peuvent rester plusieurs jours en suspension dans l’air.
  • PM 1 : particules ultrafines, de diamètre inférieur à 1 micron.

Il s’agit, donc, d’une classification où chaque catégorie englobe également les catégories de dimensions inférieures.

Selon leur mode de formation, on distingue des particules :

  • Primaires, qui sont émises telles quelles dans l’atmosphère
  • Secondaires, qui se forment dans l’air par réactions physico-chimiques à partir d’autres polluants. Exemples : les oxydes d’azote (NOx) et l’ammoniac (NH3).

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Pollution et nouveau-né

De nombreuses études ont déjà décrit des effets de la pollution sur le fœtus en développement et le jeune enfant. Cette étude des National Health Institutes (NIH/ NICHD-Eunice Kennedy Shriver National Institute of Child Health and Human Development) établit un lien entre la pollution atmosphérique et l’augmentation du nombre d’admissions de nouveau-nés en soins intensifs. Cette confirmation des effets néfastes de la pollution chez l’enfant en développement, documentée dans les Annals of Epidemiology, pose bien évidemment la question des politiques publiques alors qu’il est difficile voire impossible pour la plupart des femmes enceintes exposées de changer d’environnement de vie.

L’étude montre ainsi que les nourrissons nés de femmes exposées à des niveaux élevés de pollution de l’air au cours de la semaine précédant l’accouchement sont plus susceptibles d’être admis dans une unité de soins intensifs néonatals (USIN). Selon le type de pollution, le risque d’admission en USIN augmente de 4% à 147% vs l’absence d’exposition de la mère à la pollution. L’auteur principal, le Dr Pauline Mendola, de la division d’épidémiologie du NICHD commente ces résultats : « Si nos conclusions sont confirmées, elles suggèrent que les femmes enceintes devraient envisager de limiter leur temps à l’extérieur en cas de mauvaise qualité de l’air … ».

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Les femmes enceintes contraintes de rester à la maison à cause de la pollution ?

De précédentes études ont associé des niveaux élevés de certains types de polluants atmosphériques à des risques plus élevés de diabète gestationnel et de prééclampsie, et à l’hypertension artérielle associée à la grossesse. Les nourrissons nés de femmes exposées à des niveaux élevés de polluants atmosphériques encourent également un risque élevé de naissance prématurée, de petite taille pour leur âge gestationnel à la naissance et de croissance plus lente in utero. Ici, les auteurs ont cherché à déterminer si l’exposition prénatale à la pollution de l’air augmentait le risque d’admission en USIN.

Particules fines

Particules fines, polluants et risque d’admission en USIN : c’est l’analyse des données portant sur 223.000 naissances intervenues sur 12 sites cliniques aux États-Unis de 2002 à 2008, rapprochées des données de plus de 27 000 admissions en USIN et des données de qualité de l’air dans les différentes zones de naissance qui permet ici de corréler le risque d’admission en USIN aux niveaux de pollution.

  • Les chercheurs ont également examiné les risques spécifiques d’admission en USIN associée aux concentrations de particules fines moins de 2,5 microns de diamètre (PM2,5). Ces particules proviennent de diverses sources, dont les moteurs diesel et à essence, les centrales électriques, les décharges, les installations d’assainissement et les processus industriels. L’exposition à des concentrations élevées de ces particules s’avère associée à une augmentation de 147% du risque d’admission en USIN.
  • L’exposition aux ions carbone et ammonium élémentaires entraine des augmentations de risque similaires (38% et 39%, respectivement) ;
  • l’exposition aux composés de nitrate un risque accru de 16% d’admission en USIN ;
  • le risque d’admission en USIN augmente de manière significative avec les expositions aux polluants :
  • de 3 à 4%, pour une augmentation d’environ 300 parties par million (ppm) de monoxyde de carbone ;
  • de 9 à 13% pour une augmentation d’environ 26 ppm de dioxyde d’azote ;
  • de 3 à 6% pour une augmentation d’environ 3 ppm de dioxyde de souffre.

Pollution = inflammation : les chercheurs ne savent pas expliquer précisément pourquoi l’exposition à la pollution atmosphérique augmente le risque d’admission en USIN, mais ils suggèrent que les polluants augmentent l’inflammation, ce qui ralentit la croissance des vaisseaux sanguins, en particulier dans le placenta, qui fournit de l’oxygène et des nutriments au fœtus en développement.

Les auteurs notent que la hausse des taux d’admission à l’USIN représente aussi un défi financier pour les familles et la société, dans la mesure où le coût quotidien moyen d’un séjour en USIN avoisine les 3.000 €. Il s’agit donc de limiter l’exposition des femmes enceintes à ces niveaux élevés de polluants atmosphériques. Mais en pratique comment ?

Source: Annals of Epidemiology 12 July 2019 DOI : 10.1016/j.annepidem.2019.07.008 Acute air pollution exposure and NICU admission: a case-crossover analysis

Lire aussi : POLLUTION : Elle asphyxie le système cardiovasculaire du foetus

Cette actualité a été publiée le 23/07/2019 par Équipe de rédaction Santélog

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