La durée d’immunité d’un vaccin (ROR, rougeole, oreillons, rubéole, hépatite B, coqueluche)

POURQUOI LE SCHEMA VACCINAL DE L’HÉPATITE B A T IL ETE MODIFIE ?

Le schéma vaccinal est passé de quatre à trois injections seulement (0-1-6), car le recul acquis sur cette vaccination pratiquée depuis 1981 a montré que trois injections, avec suppression de tout rappel ultérieur, suffisaient chez les sujets jeunes pour assurer une immunité prolongée, voire définitive. Seuls les sujets à risque vaccinés après l’âge de 25 ans (professionnels de santé, toxicomanes) restent soumis au schéma à quatre injections et à d’éventuels rappels. En pratique, le rappel a lieu cinq ans après la vaccination, elle-même suivie par une sérologie quinze jours après. Si la séroconversion a été bonne, le sujet n’aura sans doute plus besoin de rappel. Un décret concernant cette conduite à tenir pour les adultes de plus de 25 ans est en préparation.

En revanche, la stratégie vaccinale n’a pas été modifiée. Les populations cibles sont toujours les nourrissons, les préadolescents/adolescents et les sujets à risque. Objectif : une réduction de 90 % des hépatites B à l’horizon 2015.

POURQUOI LE CALENDRIER VACCINAL COMPORTE-T IL DESORMAIS UNE DEUXIÈME INJECTION DU VACCIN ROR ENTRE 3 ET 6 ANS ? (rougeole-oreillons-rubéole)

Ce n’est pas un rappel, c’est un rattrapage. L’insuffisance de la couverture vaccinale qui stagne à 83 % jointe à une efficacité vaccinale entre 90 et 95 % oblige à ce << rattrapage >> entre 3 et 6 ans, pour diminuer le taux d’échecs et donc le risque de contracter une rougeole à l’adolescence, voire plus tard, avec une forme plus grave. La rougeole est une maladie très contagieuse, et environ la moitié des cas surviennent maintenant chez des sujets de 10 ans et plus (48 % en 1997), alors que cette proportion était inférieure à 10 % en 1986. Or la fréquence des complications s’élève avec l’âge. Ce déplacement de l’âge de la maladie est dû aux niveaux insuffisants de couverture vaccinale obtenus ces dix dernières années, qui ont permis la constitution d’un groupe important d’enfants ayant échappé à la protection vaccinale. Beaucoup de ces enfants ont également échappé à la maladie dans la petite enfance, en raison de la réduction de circulation du virus due à la vaccination. Un phénomène analogue a conduit à une recrudescence des infections rubéoliques durant la grossesse. En 1997, quatre-vingt-quatre infections rubéoliques ont été contractées pendant la grossesse, et huit enfants sont nés mal formés.

POURQUOI UN RAPPEL TARDIF DE VACCIN ANTICOQUELUCHEUX EST-IL RECOMMANDE ENTRE 11 ET 13 ANS ALORS QUE LA COUVERTURE VACCINALE EST EXCELLENTE ?

Certains pays comme la France et les états unis ont vu se modifier leur épidémiologie au profit d’une transmission de la maladie par le grand enfant et l’adulte. En effet, I’immunité induite par le vaccin contre cette maladie bactérienne est limitée dans le temps. En France, la résurgence de la coqueluche depuis quelques années (1 400 cas en 1998 et 5 décès) fait peser un risque sur le nouveau-né non encore vacciné. Cela justifie de commencer à vacciner le nourrisson dès 2 mois et de pratiquer un rappel tardif entre 11 et13ans.

Les phénomènes de mauvaise tolérance étant plus fréquents et marqués avec l’âge, seul le vaccin acellulaire (mieux toléré que le vaccin à germe entier) est indiqué pour ce rappel tardif. En revanche, pour les trois premières injections du nourrisson, c’est « l’ancien » vaccin à germe entier qui reste recommandé car il est plus efficace (96 % vs 86 % pour le nouveau vaccin acellulaire). Pour le rappel de 18 mois, le choix est libre entre les deux vaccins.

QUELLES SONT LES VACCINATIONS À ENVISAGER CHEZ LE SUJET AGE ?

Il doit être revacciné tous les ans contre la grippe et tous les dix ans contre le tétanos, la polio (vaccin inactivé) et la diphtérie, en sachant qu’il faut utiliser, lors des rappels de l’adulte, un vaccin moins concentré en anatoxine diphtérique. La vaccination contre le pneumocoque doit en priorité être indiquée aux personnes âgées avec facteurs de comorbidité, en particulier BPCO, insuffisance respiratoire, insuffisance cardiaque, diabète, immunodépression. Les recommandations actuelles de cette vaccination devraient bientôt s’élargir avec une actualisation du calendrier vaccinal.

Pour le troisième âge voyageur, la protection vaccinale contre le typhoïde est recommandée lors de déplacements en zone insalubre, mais la vaccination contre l’hépatite A n’a pas lieu d’être systématique : 80 % des patients après 60 ans ont des anticorps VHA.

Pour en savoir davantage sur les vaccins, cliquez ICI