Dioxine et santé : les sept questions de l’OMS. Impact chez les enfants

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publie un document synthétique qui fait le point sur les dioxines et leurs effets sur la santé humaine. Des interrogations restent cependant mal documentées, faute d’études épidémiologiques précises.

  1. Qu’est-ce que la dioxine ? La dioxine (2, 3, 7, 8 – tétrachlorodibenzodioxine, TCCD) appartient au  » groupe des douze « , un groupe de produits chimiques redoutables, connus pour être des polluants organiques persistants. Elle détient la capacité de se dissoudre dans les graisses où elle s’accumule en moyenne sept ans. Les dioxines constituent une famille de 419 types de composés apparentés (polychlorodibenzodioxines, polychlorodibenzofuranes et certains polychlorobiphényles). Seuls une trentaine d’entre eux sont considérés comme véritablement toxiques.
  2. D’où vient-elle ? Deux origines sont connues, industrielles et naturelles : les incinérateurs sont de loin les premiers coupables, suivis des fonderies, des usines de pâte à papier et des usines d’herbicide et de pesticide. Les dioxines peuvent être aussi le résultat de phénomènes naturels, comme les éruptions volcaniques ou les feux de forêt.
  3. Quelles sont les sources de contamination ? L’air, le sol, l’eau, les sédiments et, surtout, les aliments recèlent de la dioxine. Comme on observe une tendance des dioxines à la bio accumulation dans la chaîne alimentaire, plus on se trouve en bout de chaîne, plus les concentrations sont élevées. L’exposition humaine aux dioxines provient, estime l’OMS, pour 90 % de l’alimentation.
  4. Quels sont les effets sur la santé humaine ? Une exposition à court terme à des teneurs élevées provoque des lésions cutanées, de la chloracné et la formation de taches sombres sur la peau, ainsi qu’une altération de la fonction hépatique. Une exposition prolongée engendre des atteintes du système immunitaire, du système endocrinien et de la fonction de reproduction. Elle perturbe également le développement du système nerveux.En outre, la dioxine a été classée en 1997 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) dans la catégorie  » cancérogène humain connu « . Le risque de cancer serait toutefois  » négligeable « en deçà d’un certain degré d’exposition « .
  5. Y a-t-il des populations plus exposées ? Le featus et le nouveau-né seraient particulièrement sensibles à la dioxine et vulnérables à ses effets. Sur le plan du régime alimentaire, les gros consommateurs de poissons,  » dans certaines régions du monde  » j seraient plus exposés. Naturellement, les professionnels des usines d’incinération sont sujets à risque.
  6. Quelles sont les doses tolérables par l’homme ? D’après les données épidémiologiques disponibles, l’OMS a abaissé la dose journalière tolérable (DJT), c’est-à-dire la dose à laquelle l’homme peut être exposé sans danger, de 10 picogrammes par kilo de poids corporel, la fixant entre 1 et 4 picogrammes. Les niveaux actuels d’exposition dans les pays industrialisés se situeraient entre 1 et 3 picogrammes, selon les mesures effectuées dans le cadre du Programme des Nations unies pour l’environnement, soit juste en dessous de la DJT recommandée par l’OMS.
  7. Quel régime alimentaire conseiller pour réduire le risque ? La charge de l’organisme en dioxines peut être réduite sur le long terme en parant la viande pour enlever sa graisse, en consommant des produits laitiers allégés en matières grasses ou, simplement, en évitant les aliments crus (la dioxine pouvant être éliminée à la cuisson). L’OMS recommande aussi de suivre un régime équilibré avec des quantités suffisantes de fruits, de légumes et de céréales, pour ne pas s’exposer à une seule source. L’OMS souligne cependant que les consommateurs n’ont qu’une marge limitée et que c’est « aux pouvoirs publics qu’il incombe de surveiller les aliments et de prendre des mesures de précaution de la santé publique ».

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