Le danger des casques audio chez nos adolescents

Large et apparent façon serre-tête à bouts ronds, ou plus discrets, les écouteurs nichés au creux des oreilles, le casque audio est un élément quasi incontournable de la panoplie des jeunes générations. De plus en plus confortable certes, son usage souvent intensif (métro, bus, pistes de ski, piéton, vélo!, etc), et pas seulement chez les adolescents, s’accompagne d’une hausse non négligeable des risques de perte auditive. Ils sont déjà largement exposés aux sons, y compris dans le cadre de leurs loisirs : télévision, jeux vidéo, pratique ou écoute de musique. L’écoute au casque gagne du terrain à tous les âges, y compris à la maison, où on l’adopte autant pour ne pas gêner son entourage que pour ne pas être dérangé soi-même.

Dans certaines catégories, on dépasse ainsi les 7 heures d’écoute cumulée par jour, avec parfois des tranches ininterrompues de 3 heures.  Le volume est plus fort quand les gens écoutent de la musique au casque dans leur chambre que dans le métro. Et il y en a qui s’endorment avec !

Le grand public se révèle bien informé sur les risques associés à une exposition excessive à des sons forts. Beaucoup ont déjà ressenti les symptômes associés : acouphènes, sensation d’oreille cotonneuse, hypersensibilité aux sons (hyperacousie), douleur dans l’oreille… Mais, paradoxalement, la majorité (59 %) n’a rien fait. Seuls 20 % ont pensé à en parler à leur médecin ou ont consulté un ORL, un réflexe qui devrait être bien plus systématique.

Si la sensation n’a pas disparu après une nuit de sommeil, il faut consulter.  A fortiori par les jeunes, qui se croient volontiers indestructibles.

Peut-être les recommandations de bonne pratique sont-elles moins connues. Il faut faire des pauses régulières pour que l’oreille puisse respirer, d’environ 10 minutes toutes les 45 minutes , Autre principe à respecter : le temps d’écoute est inversement proportionnel au niveau sonore : deux heures pour 91 dB, mais 15 minutes pour 100 dB. En effet, le son impose une pression sur le tympan : quand celui-ci est trop fort, les cellules sensorielles de l’audition, appelées cellules ciliées, peuvent être arrachées.

Or elles ne repoussent pas. Si on commence à abîmer son système auditif à 18 ans, on prépare des générations de sourds, qui seront appareillés dès 40 ans! 

Il y a mieux comme perspective. Certaines campagnes publicitaires commencent à y être sensibilisées, il est temps.