Ces ados accros aux UV

Les adolescents peuvent avoir un comportement addictif vis-à-vis des cabines de bronzage. Ils sont plus souvent anxieux et davantage à risque de souffrir d’autres addictions, selon une étude menée sur un campus américain.

UN TRAIN peut en cacher un autre. Un adolescent « toxicomane » est à risque de présenter d’autres types de dépendance. C’est ainsi le cas de l’usage des cabines de bronzage. Des psychiatres new-yorkais ont montré que les jeunes étudiants rapportant un usage irraisonné des UV sont plus à risque de présenter un trouble anxieux et de présenter d’autres addictions, telles que le tabagisme, l’alcoolisme, la consommation de marijuana ou d’autres substances illicites. Selon l’équipe du Dr Catherine Mosher, ces résultats devraient être pris en considération dans les campagnes de prévention des cancers cutanés. L’usage intensif des UV doit mettre la puce à l’oreille et inciter à dépister d’autres addictions. De plus, si l’on veut espérer corriger un comportement addictif aux UV, il est nécessaire de prendre en charge un éventuel trouble de l’humeur sous-jacent, qu’il s’agisse de symptômes dépressifs ou anxieux.

Critères modifiés de CAGE et du DSMIV.

Dans l’étude, un total de 421 étudiants d’un campus du nord-est américain ont été inclus entre septembre et décembre 2006. Parmi eux, 229 allaient souvent se faire bronzer en cabine. Il était demandé aux jeunes gens de rapporter leur utilisation des UV, d’éventuelles toxicomanies, l’existence de symptômes dépressifs et anxieux. Pour ce faire, deux outils ont été modifiés pour définir l’addiction au bronzage artificiel : le questionnaire CAGE à 4 items (Cut down, Annoyed, Guilty, Eye-opener) utilisé pour dépister l’alcoolisme et les 7 critères du DSM IV relatifs à la toxicomanie.

Sur les 229 allant facilement se faire des UV, 90 (39,3 %) remplissaient les critères du DSM IV et 70 (30,6 %) ceux du questionnaire CAGE pour l’addiction au bronzage en cabine. Par rapport aux autres, ces derniers rapportaient de plus grands scores d’anxiété et avouaient une consommation plus élevée d’alcool, de tabac, de marijuana et d’autres substances (amphétamines, cocaïne).

Sur les 50 participants ayant un score positif dans les deux questionnaires, 42 % rapportaient la consommation d’au moins 2 substances au cours du mois passé, tandis que seulement 20 (16,8 %) de ceux faisant des UV ayant des scores négatifs pour les critères du DSMIV et de CAGE et 29 (16 %) de ceux n’allant jamais en cabine de bronzage en faisaient autant.

L’anxiété et la dépression sont des comorbidités fréquentes aux toxicomanies. Dans l’étude, les participants ayant un comportement addictif présentaient un score double pour les symptômes anxieux et dépressifs modérés à sévères, par rapport aux « abstinents » et à ceux faisant des UV mais ayant des scores d’addiction négatifs. Si l’anxiété est apparue prédictive de la classification addicts/non addicts, les symptômes dépressifs ne l’étaient pas.