Pouce, tétine : les vraies réponses des orthodontistes

La question du pouce et de la tétine s’est retrouvée au coeur des débats lors du congrès de la Fédération française d’orthodontie (FFO) à Paris.

« On a eu envie de faire cette journée, parce qu’on s’est aperçu que les enfants ont de plus en plus le pouce ou la tétine à des âges un peu surprenants, jusqu’à 5, 6, voire 8 ans… » explique Jean-Baptiste Kerbrat, stomatologue.

Quand ce besoin infantile dure dans le temps, il devient pathologique et entraîne des malformations faciales. Tétine, pouce ou doudou suçoté toute la nuit perturbent l’évolution normale des fonctions de déglutition et de respiration. Ces enfants « ont un automatisme de succion et un automatisme de respiration buccale, deux grands facteurs de déformation du palais », précise le docteur Jean-Baptiste Kerbrat, décrivant « un palais beaucoup plus étroit, plus creux, une mâchoire qui n’est pas assez large, donc forcément une mauvaise position des dents, et puis aussi des incisives beaucoup plus en avant ». Le pouce, plus dur et un peu plus large, « déforme un peu plus », mais la tétine est « plus pernicieuse » indique le spécialiste. Cette alternative présentée comme plus « physiologique » donne, en effet, bonne conscience aux parents.

Or, « la tétine orthodontique, ça n’existe pas ! » prévient-il. Le Dr Kerbrat met également en garde contre les biberons proposés à l’enfant alors qu’il sait boire et les « tétouilles » sucrées qu’il juge « catastrophiques ».

Côté pratique, si la tétine est difficile à abandonner, il recommande de se limiter à un seul exemplaire et de l’enlever lorsque l’enfant s’est endormi.