Myopie: de plus en plus de jeunes sont concernés

Myopie : qu’est-ce que c’est ?

La myopie n’est pas une maladie, mais un trouble de la vision qui se caractérise par une vision nette de près, mais une vision floue de loin. Affectant environ un tiers des adultes en Europe et en Amérique du Nord, la myopie est le défaut visuel le plus répandu, et sa prévalence ne cesse d’augmenter.

La myopie ne constitue pas seulement une pathologie réfractive, mais elle est aussi source de complications rétiniennes, et cause de cécité.

Elle apparaît généralement à l’âge scolaire (dans l’enfance ou l’adolescence) et elle évolue jusqu’au début de l’âge adulte, où elle a tendance à se stabiliser. Certaines myopies fortes, appelées myopies « maladies », évoluent malheureusement toute la vie.

Il existe différents niveaux de myopie variant d’un sujet à un autre qui se traduisent par une pénalisation visuelle plus ou moins importante. Les myopes « légers » ne sont pas obligés de corriger leur myopie en permanence, mais seulement dans des situations à risques ou nécessaires comme conduire, aller au cinéma, etc. D’autres auront une vision très détériorée, même de près.

En ophtalmologie, la gravité des anomalies de la réfraction (dont fait partie la myopie) est mesurée en dioptries. Par convention, le degré de myopie est décrit avec un signe « moins », allant par exemple de -0,25 à -2,50 dioptries pour les myopies légères, – 2,75 à -6 dioptries pour les myopies moyennes, -6 dioptries et au-delà pour les myopies fortes.

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De plus en plus de jeunes touchés

En Europe, près d’un jeune sur deux âgé de 25 à 29 ans environ.

Ce sont des données récentes, probablement à mettre en lien avec la généralisation des études supérieures. Hé oui. Passer beaucoup de temps à lire, de trop près souvent, les écrans aussi, est l’explication que les scientifiques retiennent. Faute de mieux.

Les caractères génétiques familiaux naturellement aussi. Si c’est le cas, penser à faire contrôler votre nourrisson à 1 an au plus tard.

Que faire en préventif?

  • Donc il faut penser à préserver ses yeux. Les écrans pas trop et jamais d’écrans avant l’âge de 3 ans, même la télévision !
  • Ne pas mettre l’intensité du rétro éclairage trop fort par commodité, sinon gare, apprenez à votre enfant ou adolescent  et expliquez lui pourquoi. Car la rétine peut aussi prendre un coup et plus tard gare aux décollements, aux hémorragies rétiniennes, à la DMLA (la dégénérescence maculaire liée à l’âge qui apparait de plus en plus tôt…).
  • Et bien entendu faire un dépistage précoce, votre pédiatre adressera votre enfant chez un ophtalmologue ou un orthoptiste en cas de doute.
  • Les mesures environnementales sont maintenant bien connues ; elles ont l’avantage de s’adresser à tous mais ne sont pas toujours simples à mettre en pratique. L’épidémie de Covid a fait la preuve de ce qu’il ne fallait pas faire ! Le peu d’exposition à la lumière extérieure et l’augmentation du temps passé sur les écrans a augmenté la myopie et sa progression.
  • Chez les enfants, il faut augmenter les activités extérieures, améliorer l’ensoleillement des classes, l’exposition à la lumière du jour (mais avec une protection solaire), respecter une distance de lecture d’au moins 30 cm, réduire le travail sur écran, favoriser le « coucher tôt », du fait des interactions myopie/mélatonine.

Des verres correcteurs efficaces

L’orthokératologie a l’intérêt de libérer le myope (jusqu’à –6D) du port de lunettes ou de lentilles dans la journée. Le port nocturne quotidien de lentilles semi-rigides permet d’aplatir la partie centrale de la cornée et d’épaissir la périphérie. Le risque d’infections ou de mauvaise oxygénation de la cornée est relatif. Cette méthode est prometteuse, mais il est difficile de mener des essais randomisés

Il existe quatre types de verres correcteurs défocalisants sur le marché en France. Ils créent une défocalisation non hypermétropique en moyenne périphérie tout en gardant une correction myopique optimale dans la zone centrale de la vision du verre. Ils s’adressent à toutes les myopies. « Des études cliniques robustes montrent l’efficacité de ces verres freinateurs, mais on n’a de recul important que pour Miyosmart (Hoya) et Stellest (Essilor) », souligne l’ophtalmologiste.

Les lentilles de contact souples défocalisantes MySight (Cooper), journalières et jetables, assurent une bonne freination de la myopie (autour de 60 % sur les dioptries) ; on manque d’essais aussi convaincants pour les autres lentilles défocalisantes.