Les 1000 premiers jours, qu’est-ce que c’est ?

Les 1000 premiers jours – Là où tout commence

4è mois de grossesse jusqu’à ses deux ans !

Entre le début de la grossesse où le fœtus commence à interagir avec son environnement et celui où l’enfant prononce ses premières phrases, une partie considérable de son développement est en jeu. Cette période, comprise entre le 4e mois de grossesse et les deux ans de l’enfant, ce sont les 1000 premiers jours. Elle se caractérise par un rythme de croissance sans équivalent à l’échelle d’une vie : le bébé grandit de deux centimètres par mois, la taille de son cerveau est multipliée par cinq et les connexions neuronales s’y établissent à la fréquence de deux cent mille par minute.

Lire le rapport complet remis par la commission des 1000 jours présidée par le Pr Boris Cyrulnik, c’est ICI

Et sur 1000-premiers-jours.fr

Construction de l’enfant

Les 1 000 premiers jours de l’enfant constituent une période essentielle pour le bon développement et la construction de l’enfant. Cette période conditionne la santé et le bien-être de l’individu tout au long de sa vie. C’est sur ce sujet qu’a travaillé une commission de 18 experts spécialistes de la petite enfance, présidée par le neuropsychiatre Boris Cyrulnik, et lancée par le Président de la République en septembre 2019.

 

La notion des « 1000 premiers jours », concept aujourd’hui largement repris par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et l’Unicef s’applique à la période de vie allant de la grossesse aux deux ans de l’enfant. C’est une période cruciale pour le développement de l’enfant et aussi pour la construction de sa santé pour la vie entière. C’est aussi bien sûr un moment fondamental dans la vie des parents et futurs parents.

Depuis plusieurs années, les connaissances s’accumulent pour montrer que les environnements de vie dans les 1000 premiers jours – qu’ils soient physiques, chimiques, nutritionnels, sociaux ou psychosociaux – peuvent influencer favorablement ou défavorablement le développement, notamment neurocognitif, et la santé d’un enfant.

On sait aujourd’hui que ces influences très précoces conditionnent pour partie la santé à long terme notamment quant aux facteurs de risque ou de résistance face à certaines maladies chroniques de l’adulte (obésité, diabète, maladies cardio-vasculaires et respiratoires, troubles neuropsychiques). Les effets du stress toxique ou de la négligence sur les comportements et la vulnérabilité sociale font également l’objets de nombreux travaux.

Les 1000 premiers jours sont donc certes une période de vulnérabilité, mais ils sont tout autant une formidable période d’opportunité pour l’enfant : son corps et ses organes sont en pleine formation, son cerveau connaît sa plus spectaculaire période de croissance et de développement. Grâce aux fantastiques acquisitions qu’il fait au fil des contacts attentifs et chaleureux avec ses parents puis avec d’autres, l’enfant peut aussi développer les compétences socio-émotionnelles prémisses d’une bonne santé physique et psychique, à court et à long terme et qui lui permettront d’atteindre son plein potentiel.

L’université de Harvard a bien décrit les conditions favorables à ce bon développement en détaillant les trois piliers de la santé de l’enfant :

des relations stables et capables de s’adapter finement aux réactions de l’enfant : qui permettent aux jeunes enfants de développer des interactions cohérentes, stimulantes et protectrices avec les adultes, aident les jeunes enfants à développer des capacités d’adaptation qui favorisent des systèmes bien régulés de réponse face au stress; Cette condition se rapproche du «méta-besoin» identifié comme prioritaire pour le développement de l’enfant : le besoin de sécurité, qui passe par l’établissement de relations affectives stables avec des personnes faisant partie de l’entourage immédiat ayant la capacité à leur porter attention et être psychologiquement disponibles.

des environnements physiques et chimiques sûrs : pour que les enfants puissent évoluer sans crainte dans des lieux libres de toxines, limitant les risques d’expositions toxiques et les risques d’accidents;

une alimentation saine et appropriée, incluant une consommation et des habitudes alimentaires bénéfiques pour la santé, que ce soit pendant la grossesse voire avant même la conception, ou après la naissance avec notamment l’allaitement et la diversification alimentaire.

Les 1000 premiers jours sont, pour les parents, une période de découvertes, de changements, et parfois de vulnérabilité. L’entourage, l’accompagnement des professionnels de la santé et de la petite enfance, mais aussi la mise à disposition de sources d’information fiables jouent un rôle essentiel pour les accompagner.

La commission d’experts des « 1 000 premiers jours » a émis de nombreuses recommandations, parmi lesquelles :

  • La création d’un parcours des 1 000 jours, qui comprendrait un accompagnement personnalisé commençant dès l’entretien du 4ème mois, se poursuivant en maternité et jusqu’au domicile, et qui se renforcerait en cas de fragilités (handicaps, troubles psychiques ou fragilités sociales) ;
  • La généralisation de l’entretien prénatal précoce, qui ne concerne aujourd’hui que 28% des grossesses ;
  • L’augmentation des moyens des maternités et des PMI, afin que chacune des 500 maternités sur le territoire bénéficie d’un lien étroit et quotidien avec la PMI pour mieux accompagner les parents;
  • L’allongement du congé paternité, qui serait une première étape d’une réforme du congé parental, dans l’intérêt du développement de l’enfant, mais également pour lutter contre la solitude et l’isolement des mamans,
  • La généralisation et l’harmonisation du projet éducatif de l’accueil des enfants avant 3 ans, etc.

Lire le rapport complet remis par la commission des 1000 jours présidée par le Pr Boris Cyrulnik, c’est ICI

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Pacte pour l’enfance

Le président de la République a inscrit la question des 1000 premiers jours de l’enfant au cœur de l’action du gouvernement. Les progrès scientifiques, issus de plusieurs champs de recherche, légitiment en effet un investissement le plus précoce possible dans cette période importante de la vie de tout être humain et il est indispensable d’accompagner au mieux les parents pour répondre de manière adaptée aux besoins de leurs enfants.

Difficile d’être parent

Objet de recherche pour la science, les 1000 premiers jours de la vie de l’enfant sont surtout une période source de doutes, de questionnements et parfois d’inquiétudes pour les parents. Avec pour beaucoup, le sentiment d’être trop seuls face à la parentalité et ses problèmes du quotidien.

Des enquêtes récentes révèlent que 93% des parents déclarent rencontrer des difficultés pour alimenter leur enfant de 0 à 3 ans, qu’ils sont plus de la moitié à trouver qu’il est difficile d’être parent, et autant à chercher régulièrement des réponses à leurs interrogations sur les réseaux sociaux.

Rôle de l’environnement 

Pour les enfants, cela se traduit par des contextes et des environnements très variés pour grandir et se développer, qui ont des effets sur les adultes qu’ils deviendront. Un enfant ayant grandi dans un univers sécurisé sera deux à cinq fois moins fréquemment hospitalisé au cours de sa vie qu’un enfant ayant connu des périodes d’insécurité prolongées. Quant aux enfants de parents dépressifs, ils auront six fois plus de risques de présenter des troubles dépressifs que les autres enfants.

Grande vulnérabilité sur une tranche d’âge où tout se construit pour toujours !

Cette période de développement très importante est aussi une période de grande vulnérabilité pour l’enfant, durant laquelle les influences extérieures peuvent avoir un effet durable. Dès les années 1980, les travaux du médecin britannique David Barker ont établi un lien entre le poids du bébé à sa naissance et le risque de décès par maladie des artères du cœur à l’âge adulte. Depuis, de nombreux facteurs décisifs pendant la grossesse et les deux premières années de l’enfant ont été identifiés.

Le rôle de la nutrition a notamment été mis en lumière, à la fois dans le ventre de la mère et après la naissance, mais également celui du milieu affectif pendant les 1000 premiers jours : de nombreuses études ont montré que lorsque les personnes qui entourent le bébé sont empathiques, attentifs, soutenants, le développement de son cerveau est considérablement stimulé. A l’inverse, l’exposition du jeune enfant à la violence peut être lourde de conséquences sur sa santé mentale tout au long de sa vie.

L’importance des 1000 jours fait désormais l’objet d’un consensus de tous les experts de la petite enfance, qu’ils exercent en neurosciences, en psychologie, en pédiatrie, ou qu’ils soient spécialistes de l’éducation ou du soutien à la parentalité. Tous s’accordent sur la nécessité de surinvestir cette période. Car si le développement y est intense et vulnérable, les opportunités d’action sont considérables.

Ces chiffres, que nous devons aux progrès de la science, ne doivent pas culpabiliser les parents. Mais ils donnent, plus que jamais, la responsabilité au gouvernement de mieux les accompagner.

Et le sommeil pendant ces 1000 premiers jours?

Santé publique France présente l’incroyable développement de l’enfant dans les 1000 premiers jours de bébé. En quoi le sommeil de bébé est important ? Que fait bébé pendant son sommeil ?

Marie-Josèphe Challamel, pédiatre spécialiste du sommeil de l’enfant répond aux questions de Xavier de Moulins

Plus d’informations sur : https://www.1000-premiers-jours.fr

Soutien à la parentalité. Ministère de la Santé et des Solidarités 

Pour mettre au point le « parcours 1000 jours » de soutien à la parentalité , la priorité est d’écouter les parents qui en sont les destinataires. Adrien Taquet, secrétaire d’état chargé de la Protection de l’enfance, ira à leur rencontre chaque semaine durant les prochains mois, pour qu’ils puissent lui faire part de leurs besoins, de leurs difficultés et de leurs suggestions. Le parcours 1000 jours sera donc construit non seulement pour eux, mais avec eux.

Parents, votre avis compte !